- DOURA EUROPOS
- DOURA EUROPOSDOURA EUROPOSPoste frontière sur la rive de l’Euphrate, Doura Europos était un centre d’habitation périphérique de l’Empire romain, qui succomba à l’attaque des Perses vers le milieu du IIIe siècle. Les fouilles commencées en 1932 ont remis au jour les temples de Bel, de Zeus Theos, d’Adonis, un baptistère chrétien et une synagogue. Les murs de cette dernière, entièrement remblayés par les défenseurs de la ville, ont été conservés sous le sable jusqu’à une hauteur de 2 à 3 mètres et, avec ces murs, l’un des plus grands ensembles de peinture monumentale de l’Orient romain a survécu jusqu’à nos jours.La synagogue, construite à la place d’un bloc d’habitations vers 200, a été entièrement remaniée en l’an 244/45 selon une inscription trouvée parmi les débris. Déjà la première synagogue était ornée de fresques; la décoration a été refaite au cours du remaniement. Seules les peintures placées à l’extrados du cul-de-four de la niche subsistent de la première phase. Elles représentent, au centre, la façade du Temple avec, à gauche, un chandelier à sept branches entouré des plantes rituelles, le lulab (palmier) et l’etrog (cédrat) et, à droite, l’épisode biblique du sacrifice d’Isaac. Les peintures de la seconde phase comprennent des fresques narratives à sujets bibliques, qui se déroulent, sur trois registres superposés, tout autour de la salle. Ces cycles narratifs s’arrêtent devant la zone centrale du mur d’orientation — celui-ci abritant la niche qui marque la direction de Jérusalem — où se trouve, encadrée de quatre portraits (Moïse à l’Horeb, Moïse au Sinaï, Abraham, Ezra), une composition à symbole messianique (le Roi-Messie avec les douze tribus; bénédiction de Jacob; Orphée, identifié avec David, charmant les animaux). Les cycles narratifs représentent la bataille d’Eben ha-Ezer, le campement au désert, l’onction de David, la prise de l’Arche par les Philistins, divers épisodes de la vie du prophète Élie, la résurrection des morts selon la vision d’Ézéchiel. Les fresques contiennent aussi de nombreux éléments midrashiques. Ce fait ainsi que la méthode narrative des peintures font supposer que le modèle des artistes était un manuscrit (rouleau ou codex) illustré d’une paraphrase biblique.
Encyclopédie Universelle. 2012.